Présentation des missions archéologiques en Ouzbékistan
23.11.2012 | Posté par Nigora sous Les organisations scientifiques, Expéditions |
Il existe à l’heure actuelle sur le territoire ouzbek cinq missions archéologiques, qui travaillent sur différents sites et périodes historiques, en partenariat et soutenus par l’Institut d’Archéologie de l’Académie des sciences de l’Ouzbékistan. Elles reçoivent pour la plupart un financement du Ministère des Affaires Européennes et Etrangères via la Commission consultative des recherches archéologiques à l’étranger.
La plus ancienne, la Mission Archéologique Franco-ouzbèke de Sogdiane (MafOuz-Sogdiane) a été créée en 1989 et elle est actuellement dirigée par M. Frantz Grenet, Directeur de recherches au CNRS. Les travaux se déroulent sur plusieurs sites et portent sur une problématique qui couvre toute la période historique de la Sogdiane, des débuts de l’âge du fer aux invasions mongoles au début du XIIIe siècle de notre ère. Ce vaste champ chronologique permet d’étudier des thèmes importants comme celui des origines du zoroastrisme, de la géographie historique de l’Asie Centrale en général ou les questions liées au grand commerce sogdien.
La deuxième à avoir été créée, en 1993, est la Mission Archéologique Franco-ouzbèque de Bactriane Septentrionale (MAFOuz-Bactriane) dirigée par M. Pierre Leriche, Directeur de recherches au CNRS. Elle concentre son travail sur le site de Termez dans le Sourkhan-Daria, à la frontière de l’Afghanistan, avec pour objectif d’étudier les modalités du peuplement, de la mise en valeur et de l’urbanisation de cette région, depuis la conquête d’Alexandre-le-Grand jusqu’à l’arrivée de Gengis Khan.
La troisième mission, la Mission Archéologique Française Ajakagytma sur la Néolithisation en Asie Centrale (MAFANAC) est plus récente. Créée en 2005, elle est placée sous la direction de Mme Frédérique Brunet (CNRS) qui travaille dans la région du Kyzylkoum. Ses travaux, consacrés a l’étude de la culture néolithique de Kel’teminar (7e-4e millénaires), témoignent de la plus ancienne domestication des bovins en Asie Centrale et d’une culture matérielle très riche, qui associe les traits d’une société de chasseurs-cueilleurs-pêcheurs de tradition mésolithique et des caractères néolithiques.
La quatrième mission travaille sur le territoire ouzbek depuis 2007 en collaboration avec l’Académie des Sciences de l’Ouzbékistan. Actuellement sous la direction de M. Julio Bendezu-Sarmiento (CNRS) et Samariddin Mustafakulov (Institut d’Archéologie de Samarkand), la Mission Archéologique Franco-ouzbèke Protohistoire (MAFOuz-Protohistoire), travaille sur le site majeur de Dzharkurtan. Situé dans la vallée du Surkhan-Daria, près de la ville de Sherabad, il est, par son extension géographique et chronologique, exceptionnel pour la compréhension de la genèse, du développement et de la disparition des cultures proto-urbaines en Asie Centrale, notamment celle de la civilisation de l’Oxus (âge du bronze et début du fer, IIIe-Ier millénaires avant notre ère) qui se développa entre l’Afghanistan, le Turkménistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et l’Est iranien.
Enfin, la dernière mission, toute récente, travaille sur le site de Paykend, situé au sud-ouest de l’oasis de Boukhara, le long du cours du Zarafchane. D’après les sources, dont Narchakhi (Xème siècle) en est la principale, la ville se trouve en dehors des limites de cette oasis. Narshakhi mentionne d’ailleurs cette ville comme la seule ville proprement dite autour de la capitale Boukhara. Depuis 2010, une équipe française du Musée du Louvre, Département des Arts de l’Islam, dirigée par M. Rocco Rante, fouille sur le site conjointement avec une équipe ouzbèke, dirigée par Dj. K. Mirzaakhmiedov. La mission conjointe se concentre sur les époques islamiques, depuis la conquête arabe (début VIIIème siècle) jusqu’à l’abandon de la ville qui, d’après une première et préliminaire étude de la céramique des couches de surface, devrait correspondre aux XVIème-XVIIème siècles. Pendant cette première mission, un travail de topographie complet du site a été réalisé, montrant l’extension de celle-ci à 130 hectares environ. Les fouilles se sont concentrées sur les sites majeurs de la ville : citadelle, Chahrestan 1, rempart nord, et ateliers de production manufacturée. Pour plus d’information, n’hésitez pas à contacter Frédéric Bellido, Conseiller de coopération et d’action culturelle à l’adresse suivante :
frederic.bellido@diplomatie.gouv.fr
http://ambafrance-uz.org/Presentation-des-missions